Anna en prison (KULEUVEN-04-FR)

Anna est une femme célibataire de 40 ans. Elle a été condamnée pour avoir incendié la maison de son ex-petit ami. Il s'agit de sa première incarcération. Dans le passé, Anna a connu des épisodes dépressifs qu'elle cachait au monde extérieur. Il y a dix ans, Anna a tenté de se suicider après une rupture. Après un court séjour dans un hôpital d'urgence, Anna est rentrée chez elle et a continué à vivre comme si rien ne s'était passé, comme si elle avait "effacé" cette période sombre. L'incarcération l'a poussée à se souvenir de cette période sombre de sa vie. L'expérience de l'incarcération et de la commission d'un délit était trop forte pour qu'Anna puisse la nier. S'appuyant sur ses moyens formels d'adaptation, elle s'est enlisée dans des ruminations moralisatrices et n'a pas su comment partager sa douleur avec d'autres personnes. Comme mécanisme d'adaptation, elle s'est isolée des autres détenues, refusant de quitter sa chambre ou de s'engager dans quelque activité que ce soit. Les agents pénitentiaires ont compris que quelque chose n'allait pas lorsqu'Anna a commencé à passer brusquement d'une apathie extrême à des attitudes agressives.

Alarmé, un membre du personnel formé à la pratique axée sur les traumatismes, en observant le comportement non verbal d'Anna, a reconnu les symptômes de comportements autodestructeurs croissants et d'un trouble de la personnalité.

Ce membre du personnel a décidé de parler à Anna en adoptant une approche d'écoute empathique, reconnaissant son expérience de l'incarcération. Grâce à son attitude de confiance, le membre du personnel a réussi à aider Anna à partager lentement ses émotions.

Anna a partagé son espoir de trouver une issue à ce cauchemar émotionnel et son besoin de comprendre ce qui l'avait poussée à commettre le crime en premier lieu, afin de prévenir des actions impulsives à l'avenir.

Le membre du personnel a expliqué à Anna qu'elle pouvait trouver un soutien à cet égard et contacter le service de conseil de la prison. Anna a décidé de commencer une psychothérapie individuelle qui s'est poursuivie même après sa libération de prison.

Laura Hein, Reasearch and Teaching Assistant KU Leuven